La dernière fournée de Freaksville

Un article de Marie-Anne Georges paru dans le journal La Libre Belgique du mercredi 21 mars 2012.

La dernière fournée de Freaksville

La dernière fournée de Freaksville.

Sa dernière recrue s’appelle Mademoiselle Nineteen. Soirée découverte avec d’autres signatures du label belge.

Chaque année depuis la création du label Freaksville, en 2006, Paul-Henri Wauters du Botanique lui offre une carte blanche. Freaksville Record est né de la nécessité pour Benjamin Schoos (Miam Monster Miam) de trouver un label, après la fin de son contrat avec la Soundstation de Liège, pour sortir un certain type de musique “assez hybride”, selon ses dires, composé aussi bien “de rock garage, que de pop bubble gum comme de musique d’inspiration allemande avec de longues plages de synthé”. Ne voyant rien à l’horizon – il y aurait bien eu Crammed Disc, mais il avait viré “afro world” – et parce qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, Benjamin et sa clique cassent leur tirelire (quand même !) pour produire “Hantises” de Phantom feat. Jacques Duvall. Voilà pour les débuts. Par la suite, les différents artistes qui signeront sur Freaksville seront amenés à enregistrer dans un certain état d’esprit. Qu’est-ce à dire ? Que les intéressés, préférant signer quatre artistes à petit prix plutôt qu’un seul, vont proposer des conditions de live afin de limiter les frais de studio. Sans parler de la technologie qui permet de réaliser beaucoup de choses par soi-même. Le ton est donné.

Ce soir, la Rotonde accueille, dans une formule cabaret, Benjamin Schoos, Mademoiselle Nineteen, Marie France et Marc Morgan. Chacun offrant quatre plages de leur nouvel album avec une exception pour Marc Morgan et les Obstacles bénéficiant, eux, d’un concert complet. C’est King Lee (ex-Starflam) qui assumera la présentation de cette soirée découverte. Sur scène, ce seront toujours les mêmes musiciens, environ une dizaine provenant de formations et d’univers fort différents, qui officieront pour chacun des artistes.

Mademoiselle Nineteen

Benjamin Schoos annonce “China Man Vs China Girl”. Sur son premier extrait, “La Chinoise”, il pose sa voix, avec des airs de ne pas y toucher – une sorte de marque de fabrique, finalement, des artistes de l’écurie Freaksville -, sur des nappes de piano et des envolées de violon.

Mademoiselle Nineteen n’aura pas 19 ans toute sa vie, elle ne les a d’ailleurs déjà plus ! Avec son premier album, elle nous plonge de sa voix qu’elle a fluette dans les sixties pour nous susurrer : “Il est parti / Quelle importance / Ce n’était qu’un abruti / Quand j’y repense.” Et vlan !

Marie France, avec son rock abrasif, vintage lui aussi et influencé par la même époque (les années 50 en plus), monte d’un cran dans l’électricité. De son parler chanté à la Brigitte Bardot, elle déclare : “Le détecteur de mensonges / J’en ai pas besoin / Je vois ton nez qui s’allonge.” Ouf, en v’là une qui n’est pas dupe.

Marc Morgan était de retour en 2011, après 10 ans d’absence discographique avec “Beaucoup vite loin”. Il s’octroie les services des “Obstacles” pour une pop mélodique aux relents bien électriques eux aussi. “J’économise une énergie / Que tu grilles avec frénésie / Tout te réussit comme par magie / Moi j’ai toujours joué petit.” Mais non, mais non, surtout pas se sous-estimer.

Bruxelles, Rotonde du Botanique, le 21/3 à 20h. 12 €.

Marie-Anne Georges.

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Marc Morgan & les Obstacles

Photo : Julien Laurent : Marc Morgan & les Obstacles, La Louvière, 2011.

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Liens.

  • Le lien vers l’article de La Libre Belgique.
  • Le site de FREAKSVILLE RECORD
  • FREAKSVILLE RECORD sur Wikipedia.
  • Freaksville Record