Un article de Isabelle Monnart paru dans le journal La Dernière Heure du mercredi 05 octobre 2011.
Le temps des retrouvailles.
Marc Morgan avait quitté la chanson. Il y revient, Beaucoup, vite, loin.
Quand d’autres font tout ce qu’ils peuvent pour les éviter, Marc Morgan, lui, invite Les obstacles sur son nouvel album. Soit quelques musiciens bien inspirés, avec lesquels lui a pris la furieuse envie de refaire de la musique. Et ce, après un long passage non pas à vide, mais au contraire bien rempli, en tant que professeur à l’École de recherche graphique. Un job qu’il exerce d’ailleurs toujours aujourd’hui, et auquel il fait souvent référence. Comme si ses vies d’artiste musicien et plasticien, au fond, ne faisaient qu’une.
Au début des années 90 et pendant une dizaine d’années, le chanteur paie ses factures grâce à des titres comme “Notre mystère, Nos Retrouvailles” ou “Au Train Où Vont Les Choses”. Et puis un jour, au retour de concerts à Montréal, il n’a plus envie. Besoin de changer d’air.
Mais grâce à Benjamin Schoos, alias Miam Monster Miam, qui se cache aussi derrière le label Freaksville, il reprend goût à la scène. Quelques morceaux seuls, avant un concert de Jacques Duvall, une collaboration avec Lio et l’enthousiasme revient. “Ça correspondait à un moment où j’ai vu clair dans la manière de faire les choses. Et puis, j’ai aussi des enfants qui font de la musique et qui me demandaient pourquoi je ne refaisais pas un disque… J’ai été porté par un climat.”
Marc Morgan s’est entouré de Jérôme Mardaga, Carlo Marotta et Jérôme Danthinne pour ce nouvel album.
Photo : Hannes Bieger.
Il a donc fini, au bout de dix ans, par appeler ses musiciens pour leur proposer de les retrouver “au local”, et de travailler de nouvelles chansons. Qui seront, au final, enregistrées à Berlin. “Notamment parce que j’avais un frère qui y vivait. J’y avais joué et il y a une scène très bouillonnante, là-bas.”
Il en ramène un album où le son rock le dispute à une certaine douceur, quand il ne vient pas en souligner le grain de folie. Ce n’est pas par hasard, d’ailleurs, s’il s’appelle “Beaucoup, vite, loin”. “À Auderghem, à l’entrée de l’autoroute que je prends pour rentrer chez moi, il y avait un grand graffiti où il était écrit Beaucoup, vite, loin, mal. J’adorais ce slogan… Quand j’ai pensé à ce à quoi ressemblerait cet album, j’ai enlevé le dernier mot, trop ambigu. Et ça m’a guidé… À 49 ans, c’est presque un premier album, qui regarde vers le futur.”
Marc Morgan et les Obstacles, Beaucoup, vite, loin, Freaksville Record.
Isabelle Monnart.
Télécharger l’article.
Télécharger cet article (PDF zippé 2 Mo).
Lien vers l’article en ligne.
http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=1193357