Mademoiselle Nineteen – La mam’zelle âge tendre du néo-yéyé

Un article de Sylvain Cormier publié dans le quotidien Le Devoir à Montréal le 18 juin 2013.

Mademoiselle Nineteen

Mademoiselle Nineteen – La mam’zelle âge tendre du néo-yéyé
18 juin 2013 | Sylvain Cormier | Musique

À L’Astral ce mardi à 19 h 30, avec Salomé Leclerc et Maissiat ; Sur la place des Festivals mercredi à 18 h.

Ça s’est gagné en un clip. Deux minutes vingt. Les claps, la guitare Yardbirds, la voix indolente, trop craquante cette Mademoiselle Nineteen. Une Belge, m’ont appris des amis belges. Mais d’où sortait cette Wallonne impossiblement mignonne qui se la jouait 1965 en noir et blanc dans un décor de Scopitone ? Qui était cette poupée de cire, poupée de son ?

Née Juliette Wathieu, fille du chanteur belge Marc Morgan, voilà qui. Enfant des studios, avec des guitares pour jouets. Jeune fille avec un disque à 19 ans, création des copains du paternel (belges tout autant), Benjamin Shoos alias Miam Monster Miam, et Jacques Duvall (parolier, qui travailla avec Lio). « C’est un peu spécial, mon histoire, constate Juliette Wathieu au bout du fil. Je ne me suis pas battue. Ce sont eux qui sont venus vers moi. » Elle rit. Non, pas sur le mode producteur-prédateur croque-midinette. « Très amicalement, je précise ! Benjamin et Jacques sont presque de la famille. Au départ, ils cherchaient une choriste pour le groupe de Lio [Phantom featuring Lio], et mon album, ensuite, s’est fait selon un schéma très confortable. Je recevais les paroles de Jacques sur l’ordi, les maquettes de Benjamin, j’avais plus qu’à répéter chez moi, puis à poser ma voix en studio. »

On se croirait au temps d’Eddie Vartan qui orchestrait les disques de la frangine Sylvie. « C’était une récré pour eux, entre leurs diverses activités. Et pour moi aussi, qui continuais mes études en communication à Liège. Je posais en même temps pour les dessins et peintures de Charlotte Beaudry, c’est d’elle qu’est venu ce nom, Mademoiselle Nineteen… »

L’album, adorablement pop, n’est pas sorti de la cabine téléphonique à voyager dans le temps du Doctor Who : « Petite, j’écoutais Macy Grey, Janet Jackson. À l’adolescence, j’ai aimé Feist, votre Marie-Pierre Arthur… Et j’ai toujours connu Lio. Je suis d’abord une enfant de Lio. » Irrépressible chanteuse belge, faut-il rappeler : Les brunes comptent pas pour des prunes, c’était elle. De fait, écouter l’album entier, c’est comprendre que cette pop est actuelle. Intemporellement yéyé. « On a assumé les références sixties avec le clip de Quelle importance, j’ai découvert depuis France Gall parce qu’on m’en parle tout le temps, je chante Laisse tomber les filles en spectacle, mais tout ça est un jeu. Mademoiselle Nineteen est un personnage, je n’ai d’ailleurs plus 19 ans. »

Ici parce qu’elle a été choisie dans le cadre de la « tournée des Francos » qui promène de Montréal à La Rochelle à Spa une Québécoise (Salomé Leclerc), une Française (Maissiat) et une Belge, Juliette en profitera pour faire sa Mademoiselle Nineteen avec ses musiciens sur une scène extérieure. Un peu plus aguerrie qu’à Spa l’an dernier, promet-elle. Moi, je l’avais trouvée très bien. « Depuis, j’ai été chanter en Chine, je me suis pris plein de baffes, la scène a été le premier lieu où tout n’arrivait pas aussi facilement, mais c’est également là que je me suis prouvé à moi-même que j’étais à ma place. Maintenant, j’ai très envie que ça continue des années, des années. » Au moins jusqu’à 25 ans. « Après, j’aimerais bien travailler avec les enfants, dans une crèche [une garderie, en Belgique]. J’ai gardé un côté très enfantin… »

Sylvain Cormier.

Lien vers l’article :
http://www.ledevoir.com/culture/musique/381060/la-mam-zelle-age-tendre-du-neo-yeye

Liens Mademoiselle Nineteen.

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