Un article de Frédéric Renson paru dans le journal L’Avenir du mercredi 24 novembre 2010.
Marc Morgan sort du silence : un album et la scène en 2011.
Le hutois a retrouvé son équipe en studio dans l’optique d’un retour en 2011. Avec un 4e album et des concerts dont un gratuit à Huy.
Dix ans que Marc Morgan s’était éclipsé de l’actualité musicale en fin de tournée pour l’album “Les parallèles se rejoignent”. Certes, on a dernièrement vu le Hutois pointer sa guitare en retrait de Lio (parmi “Phantom” avec Miam Monster Miam). Mais depuis juin, c’est bien pour son propre compte qu’il bosse dans son studio maison. “J’ai rappelé Calo Marotta et Jérôme Mardaga qui jouaient déjà avec moi il y a dix ans, évoque Marc Morgan. Et j’ai fait appel à Jérôme Danthinne qui assurait la batterie dans ”Phantom”. Après avoir oeuvré comme guitariste de studio pour Miam Monster Miam et participé à l’album et à la tournée de Lio, je me suis dit : pourquoi pas faire un album pour moi tant que j’étais dans ce mood ?” Le chantier est déjà bien avancé avec 14 titres en gestation et un agenda qui mènera Marc Morgan dans un studio d’enregistrement berlinois, fin janvier 2011. “On devrait alors balancer un titre en radio pour soutenir plusieurs dates de concert. On jouera notamment à l’église Saint-Mengold, le 25 mars, au terme d’une résidence d’une semaine. L’entrée y sera gratuite.”
“L’envie de reprendre la suite des Tricheurs”
La sortie de l’album, elle, n’est pas encore fixée. Les prévisions variant entre mai et l’automne 2011. L’approche sera volontairement plus rock. Et, de façon assez inattendue, le feeling ramènera parfois à l’époque où Marc Wathieu et plusieurs camarades musicos se jetaient dans le bain avec “Les Tricheurs”. “Ce qui me guide, c’est l’envie de reprendre la suite des Tricheurs. C’est mon point de vue qui m’aide à avancer. Je suis allé repiocher dans des morceaux que nous avions peut-être déjà joués sur scène, mais qui n’ont jamais figuré sur album.” Trois plages (“À ma merci”, “Qu’ils reposent en guerre”, “Mauvais esprit” ) resurgiront ainsi de la fin des années 80. “C’est assez étrange et amusant de ressortir des morceaux d’il y a 20 ans. Je ne dis pas que je n’évolue pas. Mais, ”Les Tricheurs”, c’est ma moelle épinière. Dans la vie, tu ne fais qu’empirer. Et pour moi, empirer c’est retourner à mes bases. Et ce dont j’ai envie, c’est de revivre l’aventure, de jouer. C’est pour cela que je soigne le fait de répéter et de créer un groupe comme des ados à leurs débuts.” À 48 ans, Marc Morgan ne se voit pas retomber dans l’adolescence. Mais on le sent gagné par ce qu’il décrira comme “un enthousiasme primal” lié à ses récentes collaborations au sein de «Freaksville Record» et à une créativité contagieuse dans le cercle familial.
“Lio, c’était un peu des vacances”
C’est l’ambiance détendue du team Freaksville (Miam, Lio, Duvall) qui a rallumé la flamme d’un Marc Morgan détaché du stress du show-biz.
Marc Morgan, qu’avez-vous fait durant ces années ?
Je n’ai jamais vraiment arrêté de faire de la musique. Par exemple, pendant trois ans, j’ai fait de la musique électronique sans parole avec le collectif bruxellois “LAB(au)” dans un contexte de performances audiovisuelles.
Et puis, il y a eu les collaborations au sein du label «Freaksville Record» de Benjamin Schoos (Miam Monster Miam). C’est là que ça a trotté dans la tête ?
En 2007, il m’a d’abord sollicité comme musicien de studio avec Jacques Duvall notamment. Le côté humain et familial des projets du label Freaksville m’a amusé. Parallèlement, j’ai été amené à jouer ponctuellement sur scène dans “Phantom”. Je ne chantais pas. Ça m’arrangeait bien. Nous avons aussi eu l’album et la tournée des clubs rock avec Lio. C’était un peu des vacances. Et avec Miam, on a enregistré un album en deux jours à Londres. Cela m’a permis de renouer avec une vision très directe, dans une certaine légèreté de fonctionnement. Je me suis dit : bah oui, je ferais bien cela aussi.
Reprendre ce que “Les Tricheurs” auraient pu poursuivre. Il y a une frustration là derrière ?
Pas vraiment, non. On avait mis en chantier un second album qui n’a jamais vu le jour. J’étais un peu triste que cela n’ait pas pu continuer. On n’a simplement pas réussi à rêver tous au même moment de la même chose.
Vous avez parlé de votre projet à vos ex-compagnons des Tricheurs ?
Oui, même si je ne me suis pas répandu. Par exemple, “Boochon” se réjouit d’entendre.
Il n’y a jamais eu de projet de reformation, ne serait-ce que pour un soir ?
Non. Le fait de se lover dans le passé m’agace. Cela n’exclut pas de garder de bons souvenirs.
F.R.
Maxime ingé-son et Juliette bientôt dans les choeurs
Si Marc Morgan se prépare à revenir dans le circuit, c’est aussi en surfant sur une certaine ambiance familiale. Jusqu’ici auditeurs des sorties de leur père auteur-compositeur, Maxime et Juliette se profilent, aujourd’hui, comme des partenaires de son 4e album. “Maxime, qui fait ses études d’ingénieur du son à l’IAD, participe déjà à notre travail en studio, évoque Marc Morgan. Il sait faire des choses que je suis incapable de faire. Peut-être produira-t-il l’album avec moi. C’est curieux. Il est en plein dans l’élan d’un premier groupe (The Mash). Il m’a fait découvrir plein de trucs. C’est une source d’énergie significative.” Juliette, de son côté, fait ses premiers pas scéniques sous le nom de “Mademoiselle Nineteen” . On l’a, d’ailleurs, croisée dans les choeurs de Lio. “J’essayerai sans doute de la faire collaborer à l’album. J’ai récemment reçu un message de quelqu’un me glissant l’idée d’un projet en famille. Cela me fait sourire à l’idée d’y intégrer mes 9 neveux musiciens. Mais, la chose serait difficile car ils n’habitent plus en Belgique.”
F.R.
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