Une chronique de Luc Herpoel publié par Musiczine le 29 Décembre 2012.
The Loved Drones
Pop/Rock
Freaksville
The Loved Drones est un groupe belge issu de la famille Freaksville, label fondé par Miam Monster Miam. Un concept que Benjamin Schoos, son fondateur, a imaginé afin de faire de la musique autrement avec d’autres gens…
Rappelez vous de ces ‘Fantômes’ qui ont accompagné Lio, Marie-France et Jacques Duval. Et bien, sous l’impulsion de Benjamin, ce band belgo-belge a assuré une nouvelle vie à des artistes pourtant considérés comme morts ou presque…
Finalement ces spectres ont muté et se sont transformés en drones ; amoureux qui plus est !
Autour du producteur multi-instrumentiste, gravitent Marc Wathieu (Marc Morgan) et Jampur Fraize aux guitares, Jérôme Danthinne aux drums, Pascal Scalpschyns à la basse, ‘Man From Uranus’ et Brian Carney aux claviers ainsi que Philippe Laurent à la trompette. Il s’agit du line up de base ; car si on tient compte de tous les intervenants et invités, on peut presque doubler le nombre de musicos impliqués dans l’aventure. On est donc davantage en présence d’une concentration de musiciens adhérant à un même projet que d’un groupe proprement dit. Soit, l’idée peut paraître séduisante, reste à écouter l’album.
Dans un vaisseau aux couleurs rock et électro, Schoos et sa bande d’amoureux nous emmènent dans un voyage rétro-futuriste (ça existe ?). En effet, tout au long de ce parcours quasi instrumental – la voix d’Emmanuelle Parrenin opérant quelques apparitions furtives – le style supposé avant-gardiste se révèle au final plutôt revivaliste. Un peu comme si on assistait à un film de science-fiction tourné dans les années 70 ou 80, friand de décors en carton-pâte et de trucages grossiers. Pas que la musique dispensée soit ringarde ou dépassée, mais vu l’instrumentation à la sauce Kraftwerk et les sonorités adoptées, on pourrait facilement imaginer que les partitions avaient été oubliées au fond d’un tiroir durant quelques années (au moins). Et comme par enchantement, elles réapparaissent ré-instrumentées à la sauce seventies. Drôle !
D’ailleurs, y’a pas que du Kraftwerk là-dessous. La première plage, “The Tangible Effect of Love” concède des relents du Floyd période “Meddle”, et… Ian Anderson n’aurait-il pas apporté discrètement sa flûte sur “Red City” ? Les comparaisons ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Jean-Michel Jarre ou Alan Parsons semblent également avoir mis un pied dans “Love Interlude” et Barry White l’autre lors sur “Easy Love”. Bref, vous en avez conclu que ces neuf morceaux nous ramènent quelques années en arrière. Jamais désagréable, l’opus multiplie les références et c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il se laisse écouter de bout en bout.
Une bonne surprise de fin d’année. Fallait simplement avoir de l’audace et le talent pour concrétiser un tel projet !
Luc Herpoel.
Lien vers l’article en ligne
http://www.musiczine.net/fr/chroniques/the-loved-drones/the-tangible-effect-of-love/
Le site officiel des Loved Drones
http://www.theloveddrones.com/