Une importante exposition de Charlotte au Wiels, centre d’art contemporain à Bruxelles.
Sous ce titre inspiré d’une chanson du groupe hutois Showstar, Charlotte Beaudry investit le premier étage du Wiels à Bruxelles pour une grande exposition dédiée à sa production récente, du 28 mai au 14 août 2011.
S’exprimant surtout par la peinture, Charlotte présente également d’autres aspects de son travail : un ensemble de portraits vidéos, une sculpture (le “Get Drunk” en question), un poster (“Gold Blind”) publié à l’occasion de cette expo et offert aux visiteurs…
Rendez-vous au vernissage, ce vendredi 27 mai de 18h30 à 21h00 , avec DJ Donuts (soit Anne Franssen et / ou Olivier Vandervliet et / ou Nathalie Wathelet) de l’excellent studio graphique du même nom (voir ici).
L’adresse : Wiels, Centre d’Art Contemporain, 354, Avenue Van Volxem, 1190 Bruxelles.
Le site du Wiels : http://www.wiels.org/
Voir des images du travail de Charlotte :
La galerie d’images sur son site. Cet article sur son blog, avec des images téléchargeables en haute résolution.
Avant le communiqué de presse officiel (voir ci-dessous), quelques images qui me plaisent particulièrement, témoignant de l’état d’esprit de Charlotte : saveur relevée, touche enlevée.
Charlotte voit grand, un portrait amusant capté à la sauvette dans son atelier à Bruxelles.
Voir l’image en haute résolution sur Flickr.
Une image de Charlotte pour le single “Get Drunk” sorti en 2007.
Écouter “Get Drunk” sur Deezer.
Voir l’image en haute résolution sur Flickr.
Un bel hommage à Sonic Youth, issu de la “Tee-shirts serie”.
Voir la série sur Flickr.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Charlotte Beaudry
Get Drunk
Du 28 mai au 14 août 2011.
Vernissage 27.05, 18:30-21:00, avec dj Donuts.Wiels, Centre d’Art Contemporain, 354, Avenue Van Volxem, 1190 Bruxelles.
Du 28 mai au 14 août 2011.
Vernissage : vendredi 27 mai 2011, 18h00.
All I wanna do is get drunk
I prefer the punk to the funk
Losing my time in a bar
That’s not the way to be a star
But I don’t care
I’m unaware when I get drunk *Get Drunk : c’est par ce titre aux accents punk que Charlotte Beaudry nous convie sans détour à cette exposition réunissant une trentaine d’oeuvres au premier étage du Wiels. Issue d’une jeune génération d’artistes contemporains s’exprimant par la peinture et le dessin, Charlotte Beaudry explore depuis une dizaine d’années un large répertoire figuratif traversé simultanément par des questions liées à la révélation et à la dissimulation de la réalité représentée.
Dans un premier ensemble de grands dessins, l’artiste décline la gestualité d’une jeune fille semblant éprouver à la fois les limites de l’espace pictural et de son propre corps. Tiraillée entre désir et frustration, elle incarne ce mélange de rage et de vulnérabilité propre à l’adolescence, coincée entre deux âges. Le visage caché derrière sa chevelure ou dans un brouillard de peinture bombée, elle traduit le trouble d’une identité encore incertaine, d’un corps inachevé.
Le projet Mademoiselle Nineteen poursuit cette réflexion sur le portrait. Il s’articule autour d’une interview dans laquelle Charlotte Beaudry réinterprète une scène du film Masculin Féminin de Jean-Luc Godard (1966). Dans cette séquence marquante, Paul (Jean-Pierre Léaud) interroge une jeune fille dans les locaux du magazine Mademoiselle Age Tendre pour le compte d’un institut de sondage. Pour Mademoiselle Nineteen, à la demande de l’artiste, cinq filles ont été soumises au questionnaire du film sous le micro d’un acteur prétendument engagé pour réaliser un sondage d’opinion. Plus de quarante ans après, la similitude de leurs réponses est étonnante.
L’ensemble suivant donne un aperçu de la diversité des sujets abordés dans le travail de Charlotte Beaudry. S’agissant le plus souvent d’objets familiers (cabane, couteaux, masque, sacs, mobilier urbain…) isolés de leur contexte ou amplifiés dans des proportions incongrues, leur représentation catégorique et tranchante annule finalement toute narration, pour intensifier l’écart entre le réel et sa représentation peinte.
Un portrait de dos, un grand masque, une cible percée de trous ou une porte de garage suggèrent un “arrière de l’image”, un désir de réversibilité provoqué puis aussitôt contrarié par l’artiste. Un rapport dynamique est établi avec le spectateur, frustré de ne pouvoir s’avancer plus loin dans l’image, la manipuler ou la contourner pour découvrir ce qu’elle cache.
Il en va de même des sacs à mains entrouverts sur un fragment d’intimité. Leurs proportions gigantesques en font tour à tour des bouches monstrueuses dont la béance semble vouloir nous happer, ou des cocons où l’on rêverait de pouvoir se lover. Cette perception ambiguë et changeante à mesure que l’on s’approche de la toile, de même que ses connotations sexuelles évidentes, déroutent et fascinent à la fois.
On retrouve cette ambivalence dans la plupart des oeuvres de Charlotte Beaudry. En témoigne encore le Slip (orange) agrandi à outrance, dont les formes galbées et la couleur flash évoquent irrésistiblement la carrosserie rutilante d’une voiture de sport. Si ce caleçon n’a ni jambes ni buste, il montre cependant bien davantage qu’il ne cache et concentre l’attention du spectateur précisément sur l’objet qu’il est censé dissimuler. Allusion à l’hypocrisie médiatique ambiante en matière de sexualité ? Ou tentative effrontée de réduire l’homme à sa plus simple expression, égratignant au passage l’importance exagérée que les mâles accordent à leurs attributs ? Non dépourvue de tendresse, cette peinture tient pourtant davantage du clin d’oeil que de la provocation amère et revancharde, caractéristique d’un certain féminisme.
Empreinte de tension manifeste, la peinture de Charlotte Beaudry est aussi transcendée par une énergie pulsionnelle et une dérision qui lui donnent cette incroyable efficacité. Une ironie espiègle que l’on retrouve dans Blind Gold, un poster tiré à trois mille exemplaires et mis librement à disposition des visiteurs. Il représente une paire de Ray-Ban bombée à la peinture dorée, symbole du luxe de pacotille d’une certaine culture populaire “bling-bling”.
Si les grandes toiles invitent à une réflexion sur notre rapport à l’image peinte en tant que traduction du réel, elles questionnent aussi notre place physique par rapport à la peinture et suscitent un dialogue mental autant que corporel. Tout l’oeuvre de Charlotte Beaudry est traversée par cette notion de “distance”, propre et figurée, qui fait de ses images des icônes du quotidien, des fragments de réalité, à la fois proches et étranges.
Elles génèrent en nous une sensation paradoxale : tour à tour invitation à un être-au-monde viscéral et rageur, ou à un repli réconfortant aux confins de l’enfance qui s’éloigne.
* “Get Drunk” est le titre d’une chanson de l’album “Dot” (2006) du groupe hutois Showstar, dont la pochette mettait à l’honneur plusieurs images de Charlotte Beaudry. Showstar a par ailleurs joué lors des vernissages des expositions de Charlotte Beaudry à la galerie aliceday (Bruxelles) en 2006 et au STUK (Leuven) en 2008.
Charlotte Beaudry est née à Huy (Belgique) en 1968. Elle vit et travaille à Bruxelles. En 2005, elle remporte le prix de peinture Georges Collignon au Mamac (Liège). En 2007, elle obtient la bourse CERA du programme “Partners in Art”. En 2008, elle est nominée en 2008 pour le Prix Ariane de Rothschild.
Télécharger le communiqué de presse en français (PDF zippé – 400 Ko). Télécharger le communiqué de presse en néerlandais (PDF zippé – 400 Ko). Wiels, Centre d’Art Contemporain
Avenue Van Volxem, 354
1190 Bruxelles.
BIO
Charlotte Beaudry (née en 1968, Huy, Belgique) est une peintre belge contemporaine s’exprimant par la peinture et le dessin. Son répertoire pictural s’articule autour d’une expression sensorielle de la féminité, coincée entre les tumultes de l’adolescence et les doutes de l’âge adulte. Qu’il y soit question d’objets quotidiens, de lieux ou plus directement de portraits de jeune femmes, sa peinture semble décliner les nuances parfois ambigües d’une identité féminine à la recherche de son intégrité.
Charlotte Beaudry est représentée par Aliceday (Bruxelles) et Von Bartha Garage (Bâle).
Lien
Voir l’annonce de l’expo sur le site du Wiels. Voir mes albums de photos dédiés au travail de Charlotte sur Flickr.
Téléchargements.
Télécharger le communiqué de presse en français (PDF zippé – 400 Ko). Télécharger le communiqué de presse en néerlandais (PDF zippé – 400 Ko). Télécharger l’affiche (PDF zippé – 1,4 Mo). Télécharger l’affiche (PNG zippé – 3,4 Mo). Télécharger le flyer (PDF zippé – 21 X 39,6 cm – 300 dpi – 9 Mo).
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