Des francofous qui ne sont pas venus les mains vides

Un article de Sylvain Cormier paru dans le journal Le Devoir (Montréal) le 27 juillet 2002.

Marc Morgan

Des francofous qui ne sont pas venus les mains vides.

Les parallèles se rejoignent
Marc Morgan (Ailleurs / Viva Nova).

Concernant Marc Morgan, né Marc Wathieu à Huy, en Belgique, il y a 41 ans, j’aimerais bien ne pas avoir à écrire un article. Pour peu que vous y soyez, c’est sûr, les chansons feraient leur chemin toutes seules. Mais bon, vous n’étiez pas aux Francofolies de Spa la semaine dernière, moi si, et je mesure ma chance. Si je ne l’avais pas déjà ainsi vu, entendu et fichtrement apprécié en lever de rideau des Axel Bauer et De Palmas sur la grande scène Pierre-Rapsat de l’esplanade de l’Hôtel-de-Ville, si je ne goûtais depuis ses chansons tout aussi agréablement pop que brillamment ficelées (imaginez un Daniel Bélanger belge, avec l’emballage d’electronica pareillement au service d’une chanson folk-pop sensible et intelligente), si je n’étais pas si certain de l’impact qu’auront samedi (à 19h, scène “trad”, rue Jeanne-Mance) et dimanche (à 18h, scène principale, coin Sainte-Catherine et Jeanne-Mance) les dentelles de confection artisanale que sont “Les jours gigantesques”, “Scaphandrier”, “À chaque pas je marque un point”, “Tout est parti de là” et autres “Discordance” de ce nouvel album si joliment intitulé “Les parallèles se rejoignent”, je n’insisterais pas tant pour que vous passiez le voir à votre tour. Dans la cohue des spectacles de la semaine francofolle, on en loupera. Rater ceux de Marc Morgan serait trop triste. Et pas seulement pour lui.

Par précaution, j’irai jusqu’à vous flanquer des tas de noms au visage, histoire de vous convaincre par association. Je noterai comme dans le programme des FrancoFolies que Jean-Louis Murat est l’un de ses proches (ils ont le même réalisateur, Denis Clavaizolle), mentionnerai que Marc Morgan a participé à l’excellent album-hommage à Michel Polnareff (rééditant “Dans la maison vide”, avec bonheur), préciserai qu’il a officié en première partie de Benjamin Biolay et Murat, ajouterai même qu’il n’a pas froid aux yeux puisqu’il a osé écrire des chansons de pure variét’ pour Sylvie Vartan et Dick Rivers. J’arrêtrai là, connaissant votre aversion pour mon Dick chéri, et vous encouragerai plutôt à placer d’urgence dans le lecteur ce nouveau disque farci de finesse mélodiques et d’instrumentation envoûtante, avant les spectacles, si possible. Et si les performances en plein air ne rendent pas justice à ces beaux airs (on l’aurait préféré en salle, Morgan), achetez le disque quand même : il aboutira invariablement sur la tablette de disctothèque consacrée à la pop de qualité à la française, quelque part entre Etienne Daho, Françoise Hardy, Les Innocents, Murat, Les Valentins et Laurent Voulzy. À la bonne place, quoi.

Sylvain Cormier.

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