Un article de Luc Lorfèvre paru dans le journal La Dernière Heure du 17 septembre 2001.
Marc Morgan revient de loin.
Adepte d’une pop fraîche et intelligente, le Hutois dévoile une rare sensibilité sur son nouvel album. À la Rotonde du Botanique à Bruxelles, le 21 septembre.
“Je reviens de loin pour te retrouver. Je sème au vent glacé les cendres du passé…”
C’est sur ce refrain accrocheur que Marc Morgan accueille l’auditeur sur son 3e CD solo Les parallèles se rejoignent. Et c’est vrai qu’il revient de loin, notre ami. Si ses mélodies intemporelles résonnent toujours dans nos esprits (au hasard: Nos mystères nos retrouvailles, Au train où vont les choses, Capable de tout), c’est avec une impatience non dissimulée qu’on attendait de découvrir ses nouvelles aventures.
“Les gens qui m’ont vu ces dernières années en concert ont déjà pu entendre mes nouvelles chansons mais il est vrai que j’ai pris tout le temps pour les enregistrer. J’avais une idée précise de ce que je souhaitais et j’ai préféré être patient plutôt que de sortir un album qui ne collait pas à mes envies. Les premières sessions d’enregistrement ont eu lieu voici deux ans à Clermont-Ferrand où j’ai bossé avec Denis Clavaizole (ndrl: fidèle comparse de Jean-Louis Murat). Je l’ai retrouvé au début de cette année pour poursuivre le travail. Je n’aurais pas pu continuer avec quelqu’un d’autre.”
L’écoute de Les parallèles se rejoignent débouche sur deux constats rassurants. Marc Morgan reste obsédé par la chanson pop parfaite, le riff qui fait mouche, le refrain qui colle aux oreilles. Mais à cette quête louable vient s’ajouter une écriture plus sensible. Les textes de Scaphandrier, de La ligne d’arrivée ou encore de La grille du tamis sont ainsi des modèles du genre. À la fois simples à comprendre et profonds de sens.
“Je me suis souvent dit au cours de ces dernières années que je voulais monter d’un cran. Oui, c’est vrai, ma plume est plus mélancolique que dans le passé. C’est sans doute lié au fait que j’ai 39 ans. Ces dernières années, j’ai vécu des événements personnels qui m’ont marqué. Par ailleurs, je souhaitais ne pas être redondant. Le choix de Scaphandrier comme premier single répond à cette démarche de casser le côté pop ou celui de chanson légère qui collait, à juste titre du reste, sur mes disques précédents. Je dois être capable de justifier le fait de sortir un nouveau disque avec de nouvelles choses à faire partager.”
Propos recueillis par Luc Lorfèvre.
Marc Morgan, Les parallèles se rejoignent (Viva / Sony), sortie le 28 septembre.
Sur scène aux Nuits Botanique le 21 septembre.