Miam sans ses ‘Phantom’

Un article de Pierre Jacobs paru dans le journal Metro du mardi 26 octobre 2010.

Le Freaksville de Mister Miam

Miam sans ses ‘Phantom’.

L’aventure ‘Phantom feat.’ est terminée (pour le moment du moins) pour Benjamin Schoos, alias Miam Monster Miam, qui revient aujourd’hui avec un nouvel album presque solo. On y retrouve en effet ses amis musiciens qui gravitent autour de son label Freaksville, on y croise son alter ego Jacques Duvall qui lui a écrit trois textes, et même Marc Moulin au piano en guise de clin d’oeil de l’au-delà. Un album rick garage mâtiné de pop à l’anglaise où l’on retrouve son goût prononcé pour la série B tendance androïde.

Après “L’Homme libellule”, voici donc venir “La Femme plastique”.
“Je voulais, au départ, faire une trilogie. mais je n’ai pas eu l’envie de refaire un album-concept. Je voulais passer à autre chose. Avec les ‘Phantom’. on bastonnait bien sur scène, on faisait des albums pour des invités de luxe. Et j’ai voulu aussi profiter de ce groupe qui devenait d’enfer.”

Pour le morceau éponyme, on retrouve ton goût pour la SF ?
“Oui. On y trouve pas mal theremin joué par Man from Uranus. Quandj’ai écrit le morceau, j’avais en tête des personnages comme Barbarella et les comics ‘seventies’ un peu bas de gamme.”

Mais l’album dans sa globalité n’est pas si SF que ça.
“Non, mais il correspond à mon univers un peu mutant, parano et délirant. C’est un peu comme ça que je vois notre époque pour l’instant. Mais je crois que ça reste dans les thématiques des albums Freaksville, avec de l’amourhaine. un peu de violence. des robots…”

Il faut donc une thématique Freaksville…
“Elle vient toute seule (rires). On aime tous plus moins la même chose. Chaque personne est différente. Je ne suis pas Jacques Duvall, ses thèmes ne sont pas les mêmes que les miens mais on se rejoint sur les mêmes trucs. Duvall a par exemple écrit dans un magazine de SF sur les films de vampires lesbiens. C’est un des premiers à avoir écrit sur Jesus Franco en Belgique. On se retrouve tous dans une espèce de dynamique commune autour du rock garage. du blues. du punk, de la pop. etc.”

Le morceau “Charleroi 2015”, c’est ton “New York 1997” façon John Carpenter ?
“Ah oui! Je voulais une chanson d’action sur l’album un peu à l’américaine. En fait. en parallèle à la lutte politique entre Liège 2015 et Mons 2015. j’avais lu un article dans le ‘New York Times’ sur Charleroi qui disait que c’était le pire endroit du monde. Alors. je me suis dit “allons-y !”

L’album a été enregistré à Londres.
“J’avais envie de sortir du studio Freaksville où on avait beaucoup enregistré. Et Londres est une ville qu’on aime. Le guitariste y connaît beaucoup de monde. le batteur joue avec Mark Gardener du groupe Ride, j’y ai moi-même pas mal d’amis à force d’y jouer avec Phantom. le claviériste est anglais. Marc aime cette musique. C’est une culture commune. surtout avec les Buzzcocks, les Stranglers les Jam: les Only Ones. Ce sont les fondations du rock européen comme on l’aime.”

Et les sessions se terminaient donc au pub.
“Oui, quoique tout l’album ait été fait en trois jours. Chaque disque Freaksville doit être fait comme ça. Je suis beaucoup dans la spontaI:1éité. On a un groupe très talentueux. Dès qu’on branche les amplis, on joue et ça fonctionne tout de suite. C’est vraiment un luxe et un grand plaisir.”

Ton groupe s’appelle les Loved Drones. Ce sont des avions sans pilotes ?
“Oui. mais en langage informatique, c’est aussi un bruit né d’un bug. Je trouve que c’est un nom qui convenait bien. Je pousse toujours les gens au bord de la rupture. Ca fonctionne à chaque fois alors que ça pourrait très bien être des catastrophes. On a peutêtre la grâce avec nous pour le moment. Mais si ça n’avait pas marché à Londres. ça n’aurait pas été trop grave. Le budget étant grillé. on aurait fait ça dans ma cuisine (rires).”

Pierre Jacobs.

Miam Monster Miam & les Loved Drones : “Femme plastique” (Freaksville Record).

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